En 1969, Appollo 11 nous envoie ces images extraordinaires qui nous mettent la lune à portée. Immensités désertes ponctuées de cratères de toutes tailles, paysage sans l’anecdote de la végétation, purement minéral: la Forme seule.
Obsédé par ce nouveau paysage, il me fallait par le travail en exprimer l’émotion.
Isolant ce trait caractéristique du paysage lunaire : le cratère, je m’en approprie un motif à partir duquel je définis un modèle, préalable au moule.
En découlent trois modules/cratère définis par un jeu de taille progressant par tiers (1/3, 2/3, 3/3).
Ces modules sont organisés en composition, associés à trois autres modules plats de même rapport de taille.
Par ce principe modulaire, je compose un paysage horizontal rythmé par les silences des modules plats et par la densité des reliefs.
Si ce projet module-cratère est resté au stade expérimental, le principe modulaire qui en est issu a été fondateur pour la suite de mon travail.
Le paysage va rester pour moi un point de départ, mais après la séduction du paysage lunaire, je vais préférer revenir à mes sources, vers les paysages familiers: aux modules-cratères lunaires se substituent des modules-bosse et des modules-creux venus des collines et étangs du Berry.